Vous en connaissez beaucoup, vous, des gens contents d’aller chez le dentiste ? Moi non plus. C’est déjà pas marrant quand il faut se motiver soi-même, mais quand il s’agit d’emmener l’enfant, pour son premier rendez-vous chez le dentiste… on passe encore niveau. Pas question pour autant de renoncer – question de santé, on ne rigole pas là-dessus ; alors on retrousse ses manches, et on ruse… Je vous explique comment.

Au secours, j’ai rdv chez le dentiste…

– Des jumeaux de 3 ans ? Gardez la bouche ouverte ! Oh, ça ne doit pas être facile tous les jours …

– On ! eu aron eu un é acr an !

Ah ! deux garçons de 1 et 4 ans ! me reprend-elle. Comme si c’était facile de faire causette, alors que j’ai un tube qui m’aspire la joue et que je dois faire un effort surhumain pour ne pas refermer ma mâchoire sur son instrument de torture. Non vraiment, elle est sympa ; mais je ne sais pas pourquoi ma dentiste s’obstine à vouloir discuter alors même qu’elle me charcute le palais.

Pourtant, lors de ce dernier rendez-vous, j’ai tout de même réussi à échanger quelques (demi) mots (mâchés), et ai appris à cette occasion une chose qui me fait trembler dès que j’y pense : le premier rendez-vous chez le dentiste est conseillé dès 3 ans. Or, quand je me remémore la réaction de mon petit monstre la dernière fois que j’ai voulu l’emmener chez le coiffeur – il a réussi à chopper les ciseaux, le salon a dû être évacué – je me dis que j’ai plutôt intérêt à vérifier ma responsabilité civile avant de l’emmener montrer ses crocs chez le dentiste.

Malheureusement, c’est un passage obligatoire, qui en évitera peut-être beaucoup d’autres. D’ailleurs, la plupart du temps, ce premier rendez-vous se limitera à la découverte du fauteuil du dentiste, et à un rapide examen buccal. Ainsi, l’enfant gardera un souvenir agréable de sa visite, et reviendra confiant et serein lorsqu’il faudra soigner sa première carie. CQFD. Évidemment, cette touchante naïveté sera immédiatement anéantie dès le premier contact de sa molaire avec la fameuse fraise –  mais cela lui donnera une nouvelle bonne raison de bien se brosser les dents, et vous, un délai supplémentaire pour réfléchir à votre manœuvre de conduite de l’enfant chez le bourreau dentiste.

Car tout est question de préparation.

Personnellement, je tente de mettre en condition l’enfant N°1 depuis plus de 4 mois. C’est un travail de longue haleine (haleine, dentiste … Ahem.) fait d’explications poussées, de vérités à peine déformées, et, il faut bien le dire, de gros mensonges. Comme je suis d’humeur généreuse, je partage avec vous ma stratégie de préparation du premier rendez-vous chez le dentiste, n’hésitez pas à m’envoyez vos dons pour me remercier.

1 – Aller chez le dentiste, c’est comme aller au parc d’attraction

Bon. Ce n’est pas tout à fait exact, certes. Surtout si votre dentiste qui exerce seul, dans une pièce reculée d’une grande maison sombre, a de faux airs d’Hannibal Lecter (vous le sentez, le vécu ?!). Pour éviter l’effet « Allez viens, je t’emmène voir Dexter », préférez un cabinet moderne, avec plusieurs médecins, type centres de santé dentaire comme par exemple ceux de Dentego. Et vendez ça comme un lieu incroyable, plein de surprises (= plusieurs pièces), de magiciens et de fées en costume (= des médecins en blouse blanche), de jouets incroyables (avec un peu de chance, il y en aura 2 ou 3 en salle d’attente), et de machines secrètes (le fauteuil, cf. point suivant). Tout est dans l’argumentaire de vente, – du marketing, encore une fois.

2 – Aller chez le dentiste, c’est avoir la possibilité de monter dans le vaisseau spatial le plus cool du monde

On n’est jamais dans l’exagération avec un gamin de 3 ans. Ja-mais. Le fauteuil du dentiste, pour un marmot, peut avoir l’air aussi extraordinaire qu’un dictionnaire pour un lofteur. Si votre dentiste est sympa, il fera une démonstration du fauteuil digne d’un vendeur de cuisine Schmidt et l’enfant n’aura qu’une hâte, chevaucher l’engin et observer la galaxie au travers de la lunette secrète, celle que seuls les enfants sages qui ont eu la chance d’aller chez le dentiste peuvent connaître (= le spot au-dessus du fauteuil).

 

3- Aller chez le dentiste, c’est l’opportunité de gagner le plus grand concours de Aaaaaaaah de l’univers

En toute simplicité. Mais si, je vous assure, plus c’est gros, plus ça passe. Or, pour gagner un concours, il faut d’abord passer les sélections. Ce qui vous donnera l’occasion de préparer l’enfant en amont. Trois, deux, un, Partez. Aaaaaaaaaaaaaaaaah. Corsez graduellement la préparation en introduisant une cuillère, une brosse à dent… dans sa bouche. Quand vous avez passé le stade de la louche (humour) (n’essayez pas, merci), c’est que l’enfant est prêt. Le jour J, félicitez-le pour sa sélection à la grande finale et prévenez-le que son adversaire, en plus d’avoir un engin spatial aussi dément que le Chabolide de Yoyo, est plus coriace que les capitons sur les fesses de maman (cette image lui parlera à coup sûr). Et priez pour que cela fonctionne – ce qui, avouons-le, serait tout de même étonnant -.

4- Aller chez le dentiste, c’est la garantie d’avoir une petite récompense à la fin du rendez-vous

Voilà des siècles que le chantage fait ses preuves auprès des enfants du monde entier, pourquoi s’en priver cette fois-ci ! A vous de définir la récompense en question : glace, bonbons, chocolat … quelque chose qui vous mènera de nouveau chez le dentiste rapidement, maintenant que vous êtes lancés…

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Et si malgré tous ces excellents conseils, l’enfant fait encore de la résistance, n’hésitez pas : passez à la menace. Si tu refuses d’aller chez le dentiste, je t’emmène chez le docteur qui fait les piqures. Avec ça, vous êtes sûrs de passer un bon moment pour les prochains vaccins ; mais ça, c’est une autre histoire.

Oh, j’allais oublier. Un dernier petit conseil. Si comme moi, depuis que l’enfant est en âge de se brosser les dents, vous n’avez rien trouvé de mieux à faire que de le menacer du dentiste pour qu’il effectue son brossage quotidien, arrêtez-tout ! Du haut de ses 3 ans, le gnome va flairer l’arnaque à des kilomètres quand vous évoquerez désormais le dentiste comme un disciple du père Noël. Il ne vous reste qu’une solution, le mensonge. Prétextez une ballade lambda pour l’emmener chez celui-dont-on-taira-le-nom, installez-le sur le fauteuil spatial, (priez) et surtout, ne dites rien à… l’enfant 😉 !

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*Article écrit en partenariat avec Dentego