Le faire-part

Par je ne sais quelle étrange convention, la tradition du faire-part a su résister à la vague de dématérialisation de l’information…

… Wahou !! Je réalise en la relisant à quel point cette phrase chaleureuse et enjouée donne envie de lire la suite … Allez n’ayez pas peur, j’enlève ma blouse et mes lunettes de scientifique et je met mon nez de clown… Vous me suivez ?!

POURTANT, SCIENTIFIQUEMENT PARLANT …

Les faits sont là : observés, prouvés et consignés dans mon carnet d’études personnel (= ma boîte Hotmail) : aujourd’hui, tout passe par mail, SMS, Snap … : les rappels de factures, les feuilles de la sécu, les relevés de comptes, les petits mots d’amour et les lettres SMS de rupture. Ce qui en un sens ne nous facilite pas toujours la tâche… .

Par exemple, à l’époque où Biquet et moi n’étions que de jeunes mais frétillants étudiants qui se reniflaient le croupion ; j’avais bien essayé de parfumer mon portable histoire de faire passer plus explicitement le message (Y a moyen de moyenner Biquet ?!), mais rien à faire, il ne captait pas. Depuis, on a inventé les emoticon et les hashtags, qui sont aux SMS ce que le parfum fût aux courriers – quoique peut-être un peu moins subtils –  « Hello Biquet, ça te tente qu’on révise l’exam ensemble ? #plandrague #smileyclindoeil 😉 ? ».

Quand même, c’est un peu dommage, non ? Il y avait un charme certain à écrire des lettres enflammées, choisir le papier, les couleurs, l’enveloppe … puis guetter la boite aux lettres des jours durant, dans l’attente d’une réponse – qui parfois n’arrivait jamais (ok, souvent. Les garçons de mon époque n’étant apparemment pas fan de prose amoureuse. Ou de moi. Bref.) -. Finies les heures passées à imaginer le facteur ayant perdu notre lettre, ou l’amoureux hésitant tellement sur le choix des mots qu’il retardait sa réponse … L’Instantanéité et la froideur des nouvelles technologies ne manque-t-elle pas cruellement de romantisme … ? « Message reçu à 17h12. Lu à 17h28. Mis à la corbeille à 17h29 » (OK je passe au profil Tinder N°347 alors). Amies fleurs bleues, passez votre chemin … !

Soit. Voyons le côté positif et pragmatique, au moins, avec l’email et le SMS, on fait des économies de timbres.

AVEC LE FAIRE-PART, PAR CONTRE…

… Point d’économie de frais postaux. Mariage, naissance, baptême… impossible d’y échapper. Et pourtant, il n’est plus vraiment question de « faire part » de l’événement. Sérieusement, y en a-t-il a beaucoup parmi vous qui ont été mis au courant d’une naissance ou d’un mariage via le faire-part ?! Je ne sais pas hein, mais moi, quand Biquet m’a fait sa demande le couteau sous la gorge, il ne s’était même pas encore relevé que le SMS était déjà parti : « O.M.G. Il me demande en mariage !!! MATE UN PEU LA BAGOUZE. GNIII !!! (Je lui dis Oui et je te rappelle) (Oh non attends je vais d’abord valider l’achat de la robe de mariée que j’ai choisi il y a 2 ans, depuis lle temps que j’attends ça !!)« .

ET LES NAISSANCES, ON EN PARLE ?

Combien de photos de bébés encore dégoulinants de liquide amniotique avez-vous déjà reçues ? D’ailleurs je vais vous faire une confidence. – Ne le dites à personne – mais quand votre collègue du 4ème envoie à tout le service des photos d’elle en salle d’accouchement, il est possible que vous regrettiez finalement de ne pas avoir attendu le faire-part pour apprendre la nouvelle. (NDLR : Notez au passage le subtil placement produit dans cette dernière phrase. Pro du marketing, je vous le répète.)

INCONTOURNABLE FAIRE-PART…

Mais voilà. Que vous ayez informé votre entourage de la grande nouvelle ou non, vous ne couperez pas au traditionnel envoi de faire-part. Car même si Tata Renée, recluse depuis 1923 au fin fond de la Corrèze, a pu suivre en live vos premières contractions de travail sur votre story Instagram, elle s’offusquerait tout de même de ne pas recevoir le Saint Graal annonçant – officiellement – la naissance du petit dernier. Et puis il faut bien savoir que certains attendent d’avoir le faire-part en main pour faire un cadeau… de quoi finir de convaincre les plus récalcitrants !

FAIRE FAIRE … LE FAIRE-PART

Voilà comment, malgré tous mes efforts pour m’auto-persuader que l’on pouvait bien sauter la case « faire-part », j’en suis arrivée à faire un benchmark minutieux et millimétré des offres en la matière, pour éviter de m’atteler moi-même à la confection du précieux sésame. Et croyez moi, ce n’est pas chose aisée.

Pourquoi ? Parce que quitte à se faire ch… avec un faire-part, autant que ce soit pour quelque chose de bien, non ? J’avais donc dans l’idée de faire quelque chose d’exceptionnel. D’unique. D’inoubliable. En toute simplicité (évidemment). Biquet, lui, pragmatique comme… un homme, avait déclaré qu’on n’allait pas non plus y passer des plombes – enfin surtout lui, hein, y a Champion’s League tu comprends -.

Effectivement, il n’y a pas passé beaucoup de temps, lui. Et finalement, moi non plus… Pourtant, j’ai quand même eu mes faire-part sur mesure… . Avec le texte que je voulais (c’est tellement plus sympa quand c’est bien le prénom de votre enfant), mais aussi les dessins que je voulais, la forme que je voulais; bref tout ce que JE voulais … ! Ah ah ah !! Vous vous demandez bien comment j’ai fait ? (le petit rigolo au fond de la classe qui a dit non; tu sors.)

J’ai la chance d’avoir une amie – ce qui est en soi déjà une chance- dont c’est le métier, de faire des faire-part. Et qui fait ça plutôt bien…

Sur son site, jecreemonfairepart.fr, vous pouvez en effet personnaliser entièrement votre faire-part.  Je vous entend d’ici; « Mouais, on peut faire ça sur tous les sites hein…« … Et bien non ! la grosse différence c’est que là, vous expliquez ce que vous souhaitez – forme, couleur, graphisme, photos … – et vous entrez directement en contact avec une graphiste; qui va prendre en charge votre demande, et vous envoyez autant de propositions que nécessaire ; jusqu’à ce que vous ayez le modèle de faire-part, VOTRE modèle de faire-part.

Et là, la seule limite sera votre imagination ! Un faire-part en forme d’étoile ? de nounours ? de polaroid ? de saucisse ? C’est vous qui voyez … Et grâce à la découpe laser, vous pouvez également façonner le faire-part comme de la dentelle (ou comme du gruyère; là encore, c’est à vous de voir).

Même chose pour le graphisme, les matières, le texte … Évidemment, vous serez guidé; on vous indiquera aussi ce qui est envisageable en fonction de votre budget; et si vous n’avez pas d’idées, il y a des tas de modèles sympas à reprendre sur le site …

ALORS MAINTENANT, LA QUESTION QUI TUE…

Cet article est-il sponsorisé ou pas ? Le genre de question qui rend fous les blogueurs sur les forums. « Les gars, je fais un article pour une copine, alors oui elle m’a offert les faire-part, mais c’était un cadeau de naissance, et puis c’est une amie pour de vrai hein – elle l’a aussi fait quand j’avais pas de blog d’abord -, et même qu’on était déjà ensemble à l’école; mais attention je kiffe vraiment ce qu’elle fait en plus ; mais Google il dit quoi dans ces cas là, et aux lecteurs je dis quoi, c’est pas de la pub quand même et est-ce que ça compterait pareil si c’était ma cousine en fait, et si elle habitait Bordeaux comme moi hein ?! Et puis si je met le lien en do follow mais que je le met en vert et si  … et si, et si, et siiiiiiii …. arrrrggggghhh !!« .

… Je vous laisse donc juge – vous, et Google – : charge à vous de trancher cette épineuse question ! Sachez tout de même que depuis que je l’ai envoyé, je n’ai eu que des compliments sur mon faire-part – et c’est bien la seule chose qui compte, non ?

Je vous donne donc rendez-vous sur leur site : http://www.jecreemonfairepart.fr/, et vous verrez comme le faire-part, ce courrier si désuet mais si plein de charme, peut provoquer de jolies émotions, pour celui qui l’envoie comme pour celui qui le reçoit. Alors bien sur, les goûts, les couleurs… peut-être que le faire-part en forme de saucisse vous tirera une larme de… dépit (vous n’avez aucun humour, c’est votre problème). On peut ne pas aimer, mais dans ce cas un seul conseil pour ne vexer quiconque : surtout, Ne le dites à personne !

---