Enfin.
Ça y est. J’ai réussi.
Il m’aura fallu tant de courage pour les affronter.
Ils étaient là, devant moi. Immobiles, effrayants.
Surtout, ne pas les compter. Surtout, ne pas paniquer.
Et, coûte que coûte, les évacuer. Tous. Par groupe, ou un à un, pour certains. Les grands, les petits. Les faciles, ceux auxquels on est habitués ; et puis les autres. Les difficiles. Ceux que l’on essaie d’oublier, ceux que l’on refuse de voir. Trop impressionnants. Trop… impliquant.
J’y suis tout de même arrivée.
Je ne m’en croyais pas capable, mais je l’ai fait. Ils ont tous désertés. TOUS.
Le trop plein a finalement fait place au vide. Vertigineux. Presque troublant. Comme si la vie elle-même s’en était allée…
Mais la victoire a un goût amer…
Et je ne le sais que trop bien.
J’essaie de ne pas y penser, d’oublier, l’espace d’un instant. J’essaie. Vraiment. De toutes mes forces.
Mais c’est plus fort que moi.
Car ils m’attendent, patiemment. Insidieusement. Je le sais.
Je vais les retrouver. Très vite. Trop vite. De l’autre côté.
Malgré mes efforts pour tenter de profiter de ce court répit, ma tête refuse de se laisser aller. Elle compte. Elle anticipe. Elle calcule.
Elle sait qu’il faudra bientôt les affronter de nouveau.
Je ne veux pas y penser.
Je refuse de me laisser submerger. Je veux résister. Même si c’est inutile, et que ce combat est perdu d’avance, je veux les oublier. Un petit peu. Un tout petit peu. Ne serait-ce que quelques heures…
Peine perdue.
Encore une fois. Il aura suffit d’un pas. Et d’un regard.
Tapi dans l’ombre, il était là…
Il m’attendait, imperturbable. Il semblait figé. Immobile, inanimé. Un animal mimant la mort pour mieux surprendre sa proie.
J’ai bien tenté de détourner le regard, de l’ignorer. Faire comme s’il n’existait pas. Mais le mal était fait. Mes yeux, trop habitués à scruter l’horizon pour y détecter le moindre de ces importuns, ont rapidement repéré ses comparses.
Ils étaient là. Partout. Tout autour de moi.
Certains cachés dans un recoin sombre, d’autres ne prenant même plus la peine de se planquer.
Mon front a commencé à perler, j’ai senti l’angoisse monter.
J’ai eu envie de me révolter, de gémir… De crier. Et de m’enfuir.
Même si c’est inutile, c’est certain.
Car ils me suivront. Ou que j’aille. A bordeaux ou ailleurs, aujourd’hui ou demain. Partout. tout le temps. Pour toujours. Quoiqu’il arrive. Ils ne seront jamais loin.
Alors, comme je ne pouvais plus reculer, qu’il fallait y retourner, j’ai recommencé.
Me baisser. Ramasser.
Mettre dans le panier, pour à nouveau le vider.
Un caleçon. Une chaussette. Un pantalon. Une serviette.
Trier. Mettre dans la machine à laver.
Vider. Sécher. Les retrouver de l’autre côté, sur la pile à repasser…
Les ranger. Et puis recommencer.
Et ça continue, encore et encore… c’est que le début d’accord, d’accord.
….
Bref. J’ai du linge à laver.
Et l’impression d’y passer mes journées !
Mais chut… ne le dites à personne 😉
47 comments
Lol Bien joué, je ne voyais pas du tout de quoi tu parlais !
Bonne journée à toi et surtout bon courage 😉
Cécilia
Ahah merci, c’était le but évidemment; contente que ça ait marché 😉
Bonne journée à toi aussi !
Ahah oui ils nous suivent tous et auront notre peau!
Joli angle de vue!
J’y pensais hier, quelle plaie, quel cycle infernal!!
C’est ça ! le cercle vicieux; le puits sans fond … Mais bon c’est notre lot à tous (je n’ose dire toutes même si je pense que c’est malheureusement encore très féminin :-s)
J ai cru que tu parlais des kilos en trop qui nous suivent, puis on arrivent à s en débarrasser un peu ou totalement. Mais ils sont là ! À l affût de notre moindre faute ! Eux et la graisse qui en découle ?????
Ah ah oui ça marche aussi 😉
Il me plait beaucoup cet article.
Je ne m’attendais pas du tout à ça!
Et si ça peut te rassurer les miens aussi sont vicieux, plus rien tu crois être tranquille et d’un coup d’un seul ils apparaissent en groupe et remplissent la panière!
?
C’est le puis sans fond !! Le supplice de Tantale … de l’esclavage … allez je m’arrête là, j’ai une machine à faire 😉
Au début j’ai plutôt cru que tu parlais des microbes…remarques bien que ça marcherait aussi! enfin bon. t’as qu’à acheter une dyson hein ;o)
Je crois que ça peut marcher avec pas mal de choses, les microbes, les kilos, les connards (oups … heu bah si en fait oui :-P). Et oui on a un Dyson ! Et même un sèche linge depuis peu !! Et pourtant … il y en a toujours autant … 🙁
Je me demandais de quoi tu parlais.. hahhaha
Ici avec un homme qui trouve ça classe de se changer plus que moi; deux loulous de 4 ans et un jeune homme de 20…. c’est une vraie corvée… Bon Wd
Olala oui j’ose pas imaginer … Déjà avec mes 3 hommes j’ai l’impression de ne faire que ça !! Bon courage alors, pas de répit pour les machines, même (et surtout?) le week-end 😛
Bien joué ! J’ai cherché tout le long de quoi tu pouvais parler… J’ai cru aux poux et aux lentes mais je crois que je préfère encore le panier à linge !
Bonne lessive
Virginie
Ahah oui, pour le coup; je préfère aussi !! Merci, bonne lessive à toi aussi 😉
Virginie
Ah le suspense…. flippant et angoissant !
Très bel exercice de style, et surtout, très vrai concernant le quotidien…
Le rocher de Sisyphe des mamans ! 😉
Exactement !! Et malheureusement ce sont encore majoritairement les femmes qui s’y collent … (serait-ce donc plus pénible que faire la cuisine ?! Oui, je crois bien …)
J’ai adoré !!!! Et c’est tellement ça . … chuuuut j’ai plein de linge aussi qui m’attend partout dans la maison
Ah je pensais que tu parlas de tes cartons ^^
ça aurait pu !! Mais eux, ils ont une fin (et on en est proches d’ailleurs, youhou !!!) 😉
Excellent ! Et très bien écrit 🙂 C’est clair que c’est sans fin ! De mon côté j’ai pris la décision de ne plus repasser, ou alors uniquement les vêtements ultra froissés ! Oui j’assume que mon fils de 3 ans n’ait pas toujours un polo bien repassé à l’école! 😉 Dans la vie, il faut choisir ses priorités ! ^^
Merci, venant de toi ça me touche sincèrement ! (des autres aussi tu me diras mais bon :-P)
Moi aussi je dois avouer que je ne repasse quasiment jamais ! Sinon on ne s’en sort pas… mais le mari a un peu plus de mal avec ses chemises froissées; va savoir pourquoi … 😛
Ahahah tiens le mien aussi a du mal 😉
Je crois que j’ai les mêmes à la maison 😉 Les vieux habitués ou les petits nouveaux, même combats !
Très drôle ce texte en tous cas 🙂
😉 C’est ça ! Chose que je ne faisais jamais il y a encore quelques années; maintenant j’évite les textiles « délicats » ! Vis ma vie de ménagère …
Non mais j’étais suspendue à tes mots, je croyais que ça allait être un sujet triste et au final tu m’as bien eue.
Ah le linge, quand on a des enfants on a l’impression de ne faire que ça 😀
Bisous
Et je crois que ce n’est pas qu’une impression malheureusement !!
Autant me confesser tout de suite… Moi aussi je suis persécutée par ma panière de linge ! J’en ai une qui m’attend ce soir et une lessive à faire aussi… Si quelqu’un a une solution, je prends tout de suite !
Vivre nu. Au soleil tant qu’à faire …
Je ne dirais rien, c’est pareil chez moi… Parfois je pense prendre le dessus et réussir à gagner la bataille… Mais ils n’étaient que tapis plus loin, à l’aguet, me guettant… Ils sont plus forts…
Ils sont tellement oppressants !! Vivons nus, la solution est là !!
[…] De la déco sympa, une commode originale (celle-là ? je ne sais pas … ), une light box pour faire comme tout le monde et pour me rendre la tâche un peu plus douce, des jolis paniers à linge … (qui se vident tout seuls si possible ? ). […]
AHAHHA, j’ai beaucoup ri, et j’étais vraiment suspendue à tes mots ! 😉
😉 merci !!
quelque chose vient de tomber
sur les lames de mon plancher
un slip :p
C’est toujours, le mêmeuh film qui passe… 😉
Mais quel suspens ! Tous mes sens en alerte j’ai parcouru le texte en retenant mon souffle !
😛 Mieux vaut en rire hein 😉
Moi aussiiiiii ! Et « cherry on the cake » aujourd’hui, il est même couvert de résidus non identifiés (ou identifiables)… Gloups !
Allez salut hein !
Mouhaha !! Pardon. Je sais que ce combat n’est pas que le mien 😉 (courage :-p)
Il me tardait d’arriver à la fin pour savoir de quoi tu parlais 😉
Bien joué 😉
Merci Charlotte ! 😉
excellent ! j’adore ce genre d’articles où l’on ne connaît la signification qu’à la fin ;=
bien joué !
Et moi j’adore les écrire :-p Merci !!!
finalement, c’est un peu ton style, ces textes ou l’ont ne s’attend jamais à la fin !!! je n’ose imaginer ce que ça peut donner dans un livre entier ( ouppps !, aborderais-je un sujet sensible ? )
en tout cas moi c’est pas trop le linge, déjà le panier en linge est un concept à peu pres compris pour tout le monde donc pas trop de chaussettes qui traîne ( faut que je me méfie de ma pré-ado qui commence à avoir ce genre de dérive alors qu’elle ne l’avait pas..) moi c’est plus le ménage, et surtout les repas qui reviennent une à 2 fois par jours quand même, qui me font cet effet !
Non non vas-y ose (moi je vais me coucher :-P).
Oui les repas c’est la même chose en plus fréquent, même ! J’ai de la chance, Biquet s’en occupe beaucoup. Enfin j’ai de la chance… c’est ce qu’on appelle le partage des tâches, non ?!
Ah Ah ! Excellent !
C’est rigolo parce que ce que tu décris je le vis à la maison mais … pour le ménage ! C’est mon mari qui s’occupe du linge depuis novembre dernier et mon burn out. Je lui disais hier que je pense faire un blocage psychologique sur l’aspirateur … Du coup c’est la grande qui l’a passé et je n’ai fais que faire la serpillère. Trop contente !!
C’est pénible, Ça fait mal parfois, c’est répétitif, ça ne s’arrête jamais… ce n’est pas la définition de la torture ça ?! Bien joué la délégation aux enfants en tout cas ! Force et Courage pour le reste 😉