Et si, pour noël, on offrait des livres aux enfants ?

J’avais sorti ce même type d’article l’an dernier. Le 23 décembre, pour être exacte. Étonnement, il n’avait pas eu un succès fou… Au terme d’une analyse pointue de presque 12 mois, j’en ai déduis que j’avais été un poil courte, rapport aux dates. Vous noterez donc le progrès de cette année. À ce rythme là, d’ici 3-4 ans, je serai calée.

Pour cette fois donc, je vais faire court. « Straight to the point », comme on dit dans les bureaux des managers. La plupart d’entre eux seraient incapables de commander une pizza en anglais, mais cette phrase, comme les « Je te forwarde la review asap » ou « On debrief du bench en conf call », ça, ils connaissent. Ne leur demandez pas de traduire par contre, hein. Je me demande quand même si ces types là font pareil à la maison, en vacances, pendant les repas de famille… « Hey Martine, forward-moi la dinde que je m’en cut un bout please ! ». Vous croyez vous ? Bref. Je m’égare.

Des jolis livres pour enfants, pour noël (l’inverse marche aussi)

Où en étais-je donc ? Ah oui, aux idées d’albums jeunesse pour Noël. J’en ai reçu pas mal, ces derniers mois, la bibliothèque déborde (et j’adore ça), je n’ai donc pas eu trop de mal à trouver de la matière pour cet article. Non. Le plus dur a été de faire une sélection. Et comme choisir c’est mourir, j’ai été obligée d’adopter une posture scientifique pour faire un choix. Je me suis donc basée sur deux critères, le premier déterminant : est-ce que le livre a plu à Maman ? Le deuxième discriminant : Oui, mais est-ce que le livre a aussi plu à l’enfant ?! La synthèse de ces deux variables ayant drastiquement réduit la liste, j’en ai déduis 2 choses. La première, c’est que la science peut venir à bout de bien des problèmes. Et la seconde, c’est que, de toute évidence, le bon goût n’est pas héréditaire.

8 livres ont néanmoins passé le crash-test avec brio (avec qui ?) (pardon). Voici donc, pour votre plus grand plaisir, Mesdames et Messieurs, les nominés des meilleurs livres pour enfants de 2 à 5 ans.

Dans la catégorie « meilleurs albums pour enfants de 2-3 ans » :

La soupe aux frites

L’histoire : Un Papa crocodile amène de la soupe à ses enfants, qui font la grimace en la voyant arriver. Ce dernier leur explique alors que ce n’est pas n’importe quelle soupe, car c’est de la soupe… aux frites ! Et que si elle est verte, c’est simplement qu’il a dû mélanger les frites jaunes avec des bonbons bleus…

L’avis des grands et des petits : Les dessins sont simples et efficaces. L’histoire est drôle – pour les parents -, et même si je doute de la capacité des petits à comprendre l’ironie de la chute, je suis néanmoins certaine qu’elle leur plait. C’est une femme qui a dû lire le livre une bonne centaine de fois qui vous l’assure. On saluera au passage la modernité de l’œuvre qui met en avant un père aux fourneaux. Car oui, je penche pour un individu de sexe masculin, même si je dois bien avouer que peu d’indices me confortent dans cette idée. J’ai envie d’y croire, et de conclure qu’en plus d’être sympathique, ce livre est militant. Libérons l’alligator du patriarcat, tel est le message caché de cet ouvrage.

Mia contre le monstre terrible

L’histoire : Mia part en ballade avec son pote grochat. Mais ils tombent sur un terrible monstre qui a prévu de se faire péter la panse avec quelques petits animaux trouvés dans la forêt ainsi qu’avec… grochat. Heureusement, Mia a plus d’un tour dans ses cheveux, et parvient à détourner astucieusement le gros monstre poilu de sa recette initiale…

L’avis des grands et des petits : Encore un délicieux album qui réjouit aussi bien les petits que les grands. Lui aussi est proposé à partir de 3 ans, et je dois reconnaitre qu’il marche aussi bien avec l’enfant second (2 ans et demi) qu’avec l’aîné. Les dessins sont superbes, l’histoire est originale et amusante. Le monstre peut faire un peu peur au début mais il n’est pas très fût-fût, contrairement à Mia ! Les enfants sont bien sûr ravis de cette chute, et demandent donc à l’adulte de recommencer. Mieux vaut être prévenu, car l’histoire est assez longue !

Edmond : la fête sous la lune

L’histoire : Edmond l’écureuil fait des pompons et de la confiture. Il est un peu timide, et les relations sociales, ça n’a pas l’air d’être trop trop son truc. Alors, même s’il se dit que ça doit quand même être sympa, de parler aux gens et de faire la fête, pour l’instant, il préfère rester bien au chaud chez lui. Oui mais voilà, Edmond a des voisin de palier un peu foufous. Un hibou qui n’aime rien de plus que de se travestir et un ours fêtard, qui prévoit d’ailleurs d’organiser la nouba de l’année dans quelques jours. Edmond va-t-il oser sortir de sa zone de confort pour se rendre à la fiesta ?

L’avis des grands et des petits : J’ai tout de suite été conquise par les dessins et les magnifiques pop-up. L’histoire est mignonne avec une jolie morale, qui n’est pas sans rappeler celle d’un article d’une blogueuse incroyable (et modeste) (je vous jure). Quant à l’enfant, évidemment, il adore, il tripote, il ouvre, il ferme… en toute délicatesse évidemment. Ce n’est pas pour rien qu’on a inventé le scotch, n’est ce pas…

Le grand livre des animaux

L’histoire : Un lapin, un suricate, un sanglier, un éléphant… Ok ok, j’arrête. Vous l’avez compris, il s’agit d’un imagier. Oui, mais un imagier géant.

L’avis des grands et des petits : En plus d’être un très bel objet déco, ce livre a directement propulsé le reste de la bibliothèque de l’enfant second au rang de « pauvres petits bouquins sans intérêt ». Depuis ses 2 ans, il adore s’asseoir avec moi pour déclamer fièrement le nom de tous les animaux, qu’il connait désormais tous. En tant que mère sincère et objective, je peux vous le dire, il est trop fort, mon fils.

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Dans la catégorie « meilleurs albums pour enfants de 4-5 ans » :

Le Géant élégant

L’histoire : Georges est un géant sympathique, mais pas vraiment propre sur lui, si vous voyez ce que je veux dire. Il décide un jour d’y remédier, et se rend chez le tailleur le plus chic de la ville. Vêtu comme un trader du CAC 40, il repart fier et satisfait de ce look que même mon patron lui envierait. Mais en chemin, il fait de drôles de rencontres qui le renvoient à son naturel généreux. Il se défait petit à petit de ses nouvelles affaires pour venir en aide à ses nouveaux amis…

L’avis des grands et des petits : Gros coup de cœur pour cet album. Les dessins m’ont tout de suite rappelés certains livres de mon enfance (Roald Dahl et compagnie), il y a mille petits détails à scruter sur chaque page, c’est un vrai bonheur à regarder. L’enfant premier ne s’y trompe d’ailleurs pas, lui aussi s’amuse à repérer les petites anecdotes graphiques. L’histoire est quant à elle un peu loufoque, mais la morale est belle. Si comme moi, vous aimez faire la lecture et prenez à cœur l’interprétation du texte (de mon côté, je vise l’oscar) sachez qu’il vous faudra trouver une ritournelle qui revient à chaque page. Personnellement, j’ai adopté sans m’en rendre compte un air qui, à la réflexion, doit venir d’un sketch des Inconnus. « Moi je m’appelle Moucham, je suis une mouche à m… ». Chacun ses références, que voulez-vous.

La fois où mémé a vaincu un taureau / La fois où mémé a tapé un clown

Les histoires : Un enfant raconte les histoires de sa mémé. Dans le premier album, il explique comment Mémé a vaincu un taureau échappé de la ferme voisine, alors qu’elle était partie garder les vaches avec son pote Mimile. Dans le second, il raconte la fois où Mémé a tapé un clown, qui s’était un peu trop moqué d’elle à son goût.

L’avis des grands et des petits : Les albums de mémé sont conseillés dès 3 ans, mais je trouve plus savoureux de les lire avec un enfant un peu plus grand, qui capte les subtilités du livre. J’ai adoré cette série qui change de l’album « culcul » pour enfant. Ici, ça parle comme dans la vraie vie, ça peut dire des gros mots (rassurez-vous il n’y en a qu’un), ça ne prend pas de pincette quand le sujet est un peu triste (le Mimile, il est orphelin et l’école, à priori il ne la verra que de loin). Mais ça rappelle aussi les histoires de nos propres grands-parents, et surtout, surtout, ça fait bien rire les enfants. Ici, on attend tous le prochain épisode avec impatience !

Nous sommes là

L’histoire : Un papa tente d’expliquer à son fils tout ce qu’il sait du monde et de la vie…

L’avis des grands et des petits : Ce livre est (lui aussi) (je commence à me dire qu’ils ne se cassent pas trop la tête, dans l’édition du livre pour enfant) recommandé à partir de 3 ans. Pourtant, j’ai l’impression qu’il est intéressant de livre ce livre à des enfants plus grands. Car c’est un album magnifique, autant par ses images que par les messages qu’il véhicule. Personnellement, il m’émeut (meuh) et je suis ravie de commencer dès maintenant à seriner mes enfants avec ces marottes, que l’on pourrait résumer de la sorte : peace and love, mes frères. En tout cas, côté gosse, le livre suscite une vraie curiosité et je commence déjà à en voir les effets. J’ai donc bon espoir de les voir arborer dreadlocks et narguilé dans quelques années…

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Je dois vous dire qu’il y en a d’autres, des jolis livres, que vous pourrez d’ailleurs retrouver ici (Deux beaux albums jeunesse) et là (idée de livres enfant pour cadeau de dernière minute). Je suis par contre preneuse de vos idées, et vite si possible (dois-je vous rappeler que noël, c’est la semaine prochaine). Alors, on se magne, s’il vous plait. Merci. Et joyeux noël, quand même.