Non, ne dites rien…
Je sais que vous attendiez cet article comme le Père Noël un 14 juillet; mais que voulez-vous, j’aime les surprises. Et puis peut-être faites vous partie des Happy Few (7) ayant lu mon unique mais néanmoins essentielle production de l’été au sujet des livres et des belles images, auquel cas cet article ne devrait pas vous surprendre plus que cela. Pour les retardataires du fond de la classe; j’y expliquais à quel point j’étais – et je suis encore – fascinée par les images des albums jeunesses, qui bien souvent racontent tellement plus que les quelques lignes qui les accompagnent. Elles sont à mon sens l’une des clés pour donner le goût de la lecture aux enfants. J’ai ainsi pondu plus de 1500 mots pour arriver à ce constat que je viens donc de résumer en 2 lignes; je vous promet, c’est fatiguant parfois; d’être moi.
Finalement, l’information importante de cet article résidait dans sa conclusion. J’annonçais solennellement le lancement d’une nouvelle rubrique sur mes albums jeunesse favoris, promettant un premier article avant Noël. Nous sommes début octobre, j’ai donc tenu parole; ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Et même si dans ce cas précis, je n’ai eu que l’embarras du choix des sujets ; la bibliothèque de mes enfants étant déjà bien fournie.
Je ne vous cache pas avoir même eu du mal à me décider. Allais-je vous parler de Kafka, Proust, Dostoïevski ou bien T’Choupi ? Finalement mon choix s’est porté sur ces 2 albums, qui ne sont pas loin d’être mes préférés du moment. On remerciera au passage le Papi pour l’un d’entre eux (et la libraire) (toujours faire confiance à la libraire) (je vous rappelle qu’Amazon n’est pas libraire).
Ce choix a bien évidemment été validé par le plus sévère des juges; j’ai nommé l’enfant premier; qui exige d’ailleurs régulièrement une relecture (voire 2 ou 3 d’affilé), pour être certain de la qualité des dits ouvrages. Dire que je les connais bien est un doux euphémisme; je pourrais les réciter par cœur s’il le fallait – ce qui ne serait en soi pas un exploit, car ce n’est pas pour la quantité ni même la qualité des textes que je les ai sélectionné – … . Vous me suivez tout de même ?
On n’a pas allumé la télé
Quand j’ai vu ce livre au rayon jeunesse, j’ai immédiatement eu envie de repartir avec. D’abord parce que le titre me semblait plus que prometteur (si c’est un bouquin qui explique à ma progéniture que la TV n’est pas la meilleure occupation qui soit, peut-être que ce sera plus crédible que moi ?!); ensuite parce que j’ai tout de suite été séduite par l’illustration de la couverture. Pourtant, la première lecture – en live évidemment, sans répétition ni filet – m’a laissé perplexe. A peine une phrase par page, qui plus est pas toujours très bien tournée. Ma première pensée a donc été celle de l’erreur de casting; réaction typique de l’adulte lettrée; et bornée. Mon fils; lui, ne s’est pas montré déçu, du tout du tout.
Car dans ce livre, ce ne sont pas les écrits qui racontent l’histoire, mais les images. Très vite, nous avons donc délaissé le maigre texte au profit de l’observation des illustrations…
Le pitch est on ne peut plus simple. 2 gosses se retrouvent chez eux sans pouvoir allumer la TV. (l’angoisse). De l’ennui nait la créativité, et les enfants s’inventent milles histoires à partir d’un décor bien familier : leur maison.
Pourquoi je suis fan de ce livre :
Pour l’histoire, et la morale du livre; qui tend à prouver que la TV est une occupation bien fade en comparaison des histoires extraordinaires que l’on peut inventer, avec un peu d’imagination.
Pour les illustrations évidemment, qui regorgent de détails et racontent à elles seules une nouvelle épopée à chaque page.
Frileux, l’Ours qui n’aimait pas l’hiver
Encore un livre qui laisse dubitatif à la première lecture, tant le texte est – n’ayons pas peur des mots -; pauvre. L’histoire se résume en 2 phrases : Frileux est un ours qui pionce tout l’hiver; son copain l’oiseau Ness s’en tamponne le coquillard et veut continuer à faire la teuf avec lui; il lui fabrique donc un décor digne d’un plateau de ciné pour continuer à siroter des mojitos sur la plage en plein mois de décembre. (Je crois que je viens de réussir la prouesse d’utiliser plus de mots pour ce résumé que le livre n’en contient lui-même). Bref, l’histoire n’est pas passionnante et ce ne sont à priori pas les 3 phrases et demi du bouquin qui vont tenir l’enfant en haleine.
Mais là encore, tout repose sur l’image. Cette fois, c’est mon fils qui m’en a convaincu. Je les trouvais jolies, mais je ne voyais pas bien ce qu’elles pouvaient raconter de plus. Je craignais que l’aspect esthétique soit insuffisant pour capter l’attention de mon petit lecteur.
Grossière erreur ! Non seulement je lui ai découvert à cette occasion une véritable sensibilité pour l’esthétisme, mais j’ai surtout été surprise par les histoires que lui me racontait sur ce livre. « Il mange une glace à quoi, Frileux ? » « Il est avec ses parents ? » « C’est lequel Ness ? Pourquoi il fait ça ? » … J’ai dû répondre à des milliers (j’exagère à peine) de questions que les illustrations suscitaient. Et c’est maintenant lui qui me raconte l’histoire !
Pourquoi je suis fan de cet album :
Pour les images qui portent le livre à 100%. Aucune idée de la technique employée; mais on dirait presque que ce sont des peintures. Les couleurs sont nuancées, on est loin des images basiques des Tchoupi and co. L’observation est donc plus intéressante, et cela donne lieu à beaucoup de questions et de jolies remarques comme celle-ci : « Là, ils prennent des pots de peinture, et là ; ils regardent un pot de poisson » :-).
Je conclurai cet article par 2 questions. Connaissez-vous la Reine d’Angleterre ? Me la présenteriez-vous ?
… Bon, et sinon, ces bouquins, vous les connaissiez ? Avez-vous d’autres livres jeunesse à me conseiller ? Je me permet de vous rappeler que Noël approche, il serait de bon ton de commencer à échanger quelques idées. J’en ai encore pas mal sous le coude, tout dépendra de votre bonne volonté à m’en souffler quelques unes. Donnant, donnant…. Toujours intéressée, la meuf, quoi. Mais chut, ne le dites à personne …
16 comments
Merci pour le partage! Moi, j’ai un album coup de coeur, j’ai des frissons à chaque fois que je le lis. «Il faudra» de Thierry Lenain et Olivier Tallec pour les illustrations. Exploitable de 6 à 106 ans! Je te laisse découvrir!
Avec plaisir ! Je viens effectivement d’aller voir et il a l’air superbe – il va falloir que je prenne sur moi pour pas pleurer en le lisant par contre ! (oui j’ai gardé ça de la grossesse, je pleure toujours pour rien ^^)
Merci en tout cas pour la découverte, c’est vraiment une pépite ! et tu as raison, il devrait être lu autant par les adultes que les enfants …
De bien jolis livres pour nos petites têtes blondes ou brunes et pourquoi pas rousses!
Tout à fait ! Merci 🙂
Alors moi je suis méga-fan des albums de Rotraut Susanne Barner : encore plus fort que les tiens, il n’y a pas de texte du tout, mais des dessins qui fourmillent de détails et sont absolument passionnants.
Je vais aller voir ça ! (ça y est. Et ce que je vois sur le net me donne envie d’aller l’ouvrir dans une vraie boutique !)
Merci pour le conseil, ma liste s’allonge et c’est très bien !!
Le premier me donne vraiment envie, la richesse des dessins n’est pas si courante dans les livres pour enfants!
Absolument ! Les dessins du premiers sont géniaux – en tout cas, tout à fait le style que j’aime, colorés, plein de détails qui donnent envie de les regarder encore et encore ! En plus je dois avouer que les photos ne rendent pas honneur au livre 😉
Merci du partage ! Je ne connaissais aucun des deux albums & j’avoue que le second sur l’ours qui n’aimait pas l’hiver m’a conquise 😉
Avec plaisir ! Fonce, il est canon 🙂
J’adore les livres comme ça ! Je connaissais aucun des 2 et ils me donnent bien envie, surtout le premier ! Merci pour les idées pour le papa noel 🙂
Ahah, il y en a pour tous les goûts … le premier a peut être aussi ma préférence mais j’aime vraiment les deux 😉
Le premier me tente bien aussi ! Mais j’aime bien quand même quand il y a suffisamment de texte pour se suffire à lui même pour les soirs de flemme où j’ai juste envie d’expédier l’histoire du soir !
Pour mes coups de coeur, je recommande les albums de Ciara Flood. On a Satanés Lapins et un Pique-nique parfait et les deux sont absolument géniaux.
Ahaha, clairement les soirs de flemmes, j’oriente vers un T’choupi ou assimilé; rapide, efficace (sans intérêt si ce n’est celui de nous libérer plus vite). Je note tes titres, je vais même les épingler sur Pinterest (c’est formidable comme pense bête, Pinterest) 😉
J’adore les illustrations de On n’a pas allumé la télé, elles ont l’air pleines de couleurs et d’imagination 🙂 Merci pour cette découverte !
C’est vraiment un chouette album et les enfants l’aiment beaucoup aussi (ce qui est bien le plus important, je crois :-))