Il y a à peine plus d’un siècle…
J’avais entrepris de vous relater nos aventures immobilières, en promettant de vous tenir au courant régulièrement de l’avancée de notre projet. Chose promise… chose vite oubliée. Mais, à l’image de Biquet qui, quand on lui demande quelque chose, fini TOUJOURS par le faire – pas la peine de le lui rappeler tous les 6 mois – je tiens à finir (ou plutôt, continuer) ce que j’avais commencé.
Pour rappel (et pour ceux qui ne me suivent pas depuis les années 80, donc), il y a maintenant 2 ans, nous étions proche de la défenestration après nos 27 sidérantes mais infructueuses visites de maison – appartement – échoppe – hangar – ruines, censées nous permettre de trouver notre futur petit nid douillet. Depuis, je vous ai parlé de travaux qui n’avançaient pas comme on le souhaitait et du professionnalisme à couper le souffle de notre brillante architecte, mais je ne vous ai pas raconté comment nous avons ENFIN trouvé notre ruine échoppe, ni ce que l’on en a fait d’ailleurs. Alors, commençons pas le commencement.
Comment nous avons enfin trouvé notre échoppe à Bordeaux.
28ème visite. Nous n’avons toujours pas trouvé notre coup de cœur. Pour être franche, je n’y crois plus vraiment. Heureusement Biquet ne se démotive jamais. Comme tous les jours depuis 18 mois (l’homme est patient, en plus d’être pugnace), il scrute les petites annonces immobilières du Boncoin à la recherche de la perle rare. Et, ce jour là, il l’a encore trouvé.
Échoppe à rénover, cave et jardin plein sud, proche centre Bordeaux, parc et commerces, possibilité surélévation.
OK. Sur le papier – enfin, l’écran – ça semble pas mal, même si sur la superficie de base, on ne gagne que… 3 mètres carrés. Des gros travaux ? Même pas peur. Le marché Bordelais est tendu : ni une, ni deux (ni trois) (ni quatre) (OK j’arrête), nous programmons une visite pour le soir même.
Arrivés sur place, nous découvrons la façade extérieure, qui donne le ton… . L’agent immobilier ouvre. Depuis le perron, je jette un œil (rassurez-vous, je l’ai récupéré depuis) : nous allons donc visiter une ruine. Youpi. Mais pour une fois, l’agent est charmant, et surtout, professionnel. (NDLR : C’est que l’on a eu, depuis toutes ces années, l’occasion de comprendre les différences entre agent immobilier et expertise immobilière à Bordeaux (ou ailleurs, stresse pas ;-)) : le premier est payé pour vendre, le premier l’est juste pour donner la « valeur vénale » – et croyez-moi, ça fait tout la différence.) Quoiqu’il en soit, cet agent fort sympathique nous fait la visite – rapide, vu l’état de délabrement -, et évoque les projets potentiels d’agrandissement et de surélévation déjà étudiés par l’actuel propriétaire.
Bon. Pour le coup de cœur, on repassera. Mais voilà, tous nos critères sont là. L’emplacement, le quartier, l’exposition, le jardin, le budget (même si c’est un détail, évidemment). Et surtout, un potentiel dingue. Biquet est à fond (comme les 27 fois précédentes) mais cette fois, moi aussi. Nous sommes tous les deux séduits par le projet qui se profile : rénover entièrement cette échoppe pour créer la maison de nos rêves. A moi le dressing, la chambre d’ami, la salle de jeu, la buanderie !! (Biquet vous expliquera que cette pièce est de loin ma favorite au vu du temps que j’y passe) (avec le plus grand des plaisirs bien sur) (j’en parlais d’ailleurs ici).
Bref, nous sommes conquis. Mais pas complétements fous. Avant de faire une offre, nous décidons de prendre l’avis d’un pro – les quelques visites précédentes nous ayant légèrement échaudées. Chose suffisamment rare pour être remarquée, l’agent immobilier valide notre demande et l’encourage même. Car si cela semble évident, il faut savoir qu’à Bordeaux, le marché est tellement rapide que la plupart des ventes, y compris des biens à rénover entièrement, se fait dans la journée. Pas le temps de prendre l’avis d’un pro, il faut se décider tout de suite. Voilà comment on se retrouve propriétaire d’une baraque avec « environ 50 000 euros de travaux à prévoir » qui en valent 200 000. (Coucou la maison que l’on voit régulièrement revenir en vente sur Le Bon Coin …). Très peu pour nous.
Notre démarche lui plait donc, et il accepte de fixer un rdv ultérieur, au cours duquel je viendrais accompagnée d’un architecte et d’un entrepreneur. Seule, Biquet n’ayant pu se libérer. Le destin de la famille est donc entre mes mains (et celles – velues, la vache ! – de l’entrepreneur). C’est un peu le test. Je suis aussi fébrile qu’une collégienne avant le concert de Justin Bieber en attendant leur verdict… :
« Foncez. »
L’archi et l’entrepreneur sont dithyrambiques. Cette maison ne demande qu’à être retapée pour révéler son potentiel au grand jour (un peu comme moi, quoi). Leur engouement fini de nous convaincre de nous lancer dans cette folie ce projet. Dans un état proche de l’Ohio, nous contactons l’agent pour l’informer que nous allons bien formaliser une offre.
Mais voilà. Bordeaux étant devenu le nouvel eldorado des… non bordelais (hmm hmm), un autre couple, fraichement débarqué de la capitale, avec sa candeur et son enthousiasme – mais surtout son gros compte en banque -, s’est entre temps également positionné sur l’échoppe. L’agent, qui nous a apparemment à la bonne, nous a avertit : ils ont du jeu. A priori, un peu moins que nous, mais attention, on n’est pas à l’abri d’un coup de bluff. La maison est certes négociable, compte tenu des travaux à effectuer, mais il nous faut sortir les bonnes cartes…
Nous voilà prévenus. Il nous faut jouer finement, et vite. La soirée est religieuse. Nous faisons les cent pas avant de rédiger l’offre. Quelle est la marge réelle de négociation ? Que vont proposer les parisiens ?
– Bien que l’argent ne soit pas un problème – nous faisons les comptes. Vu l’estimation conséquente du budget travaux, nous ne pouvons pas faire d’offre au prix. Nous décidons de faire une offre bien inférieure. Coup de maitre ou grosse connerie, je ne sais pas. Mais l’offre est partie, et il ne nous restait plus qu’à attendre le verdict.
Tic Tac. Les heures s’allongent…
(commeuh des semaineuh)
Et pas de nouvelle. Nous voilà vendredi soir, et même s’il ne doit pas être loin de 21h, Biquet n’y tient plus. Biquet décroche son téléphone et Biquet appelle l’agent immo, car Biquet est optimiste, et Biquet veut y croire. Une fois n’est pas coutume, Biquet a bien fait, car l’agent décroche. Et annonce ce que nous redoutions d’entendre : notre offre est en-dessous de celle des parisiens, et leur dossier étant équivalent au notre, nous n’avons aucune chance de remporter la mise. Mais hors de question de renoncer, car leur offre n’est pas non plus au prix…
(Le suspens est insoutenable, je sais).
Et voilà comment un seul homme aura su me réconcilier avec toute une profession (l’immobilier) (pas la finance, évidemment). Car ce merveilleux agent – sans nous donner directement le montant – nous a bien aiguillé sur l’offre de nos concurrents. Et nous a dit qu’à montant équivalent, il ferait plutôt passer notre dossier, compte tenu du fait que nous avions été les premiers à visiter la maison (et puis qu’il nous aimait bien aussi, je crois). Il n’a donc pas fait monter les enchères, estimant que la maison était tout de même un peu surévaluée, renonçant au passage à quelques centaines d’euros supplémentaires sur sa commission. Et ça, moi, je dis bravo. Et merci.
Voilà donc comment l’on se retrouve propriétaire d’une ruine
Avec une bonne année de travaux à prévoir – et encore, c’est ce que l’on croyait à l’époque -. Je dois tout de même vous dire que compte tenu des conditions suspensives d’achat ultra strictes que nous avions mis dans notre offre, il se peut que le propriétaire – et même l’agent – aient finalement un peu regretté leur choix. Car nous avions conditionné la signature définitive à l’obtention du permis de construire purgé entièrement, notion importante s’il en est, puisqu’une fois le délai légal de la mairie passé, il faut encore tenir compte du délai de recours des tiers et de celui de l’urbanisme : soit pas loin de 4 mois. Or, on sous-estime bien souvent la capacité des voisins à fourrer leur nez dans ce qui ne les regarde (presque) pas : le notre a appelé la mairie dans l’après-midi suivant l’affichage du permis de construire sur la maison… #winner. Bref, pour une offre validée en juin 2016, nous avons pu signer l’acte authentique en… mars 2017. C’était prévu – prudence est mère de sureté – mais c’était long. Surtout quand on sait ce qui nous attendait après.
Et ça, c’est une autre histoire !
Je sais que vous mourez d’envie de connaitre la suite, et comme je suis une vraie peau de vache, je vais même vous montrer un aperçu de ce que nous avons fait, juste pour vous laisser sur votre faim .. Et vous laisser poireauter (j’adore ce mot) (mais pourquoi le poireau ?!) en attendant que je me décide à vous présenter la reste : les travaux, la surélévation, la rénovation, le déménagement, l’emménagement… . Dans une petite dizaine d’années ? Ou très bientôt, allez savoir. Je suis pleine de surprise, et c’est ça qui vous plait, je le sais bien. Non ? Allez soyez sympa, faites semblant, dites oui. Et surtout, Ne le dites à Personne…
Si vous voulez reprendre toute l’histoire depuis le début, tous les articles de la catégorie se trouvent ici :
Projet rénovation et surélévation d’une échoppe bordelaise
21 comments
Non mais tu me tiens en haleine maintenant (pas bien) ! Allez zou, dépêche toi de sortir la suite 😉
Bises
Cécilia
Oui si je me dépêche je pense pouvoir sortir ça en juillet- août 😛
Hâte de voir ce que ça a donné ! C’est vrai que les photos d’avant ne font pas rêver ?
Et encore on ne voit pas trop mais il y avait des crucifix partout, c’était presque flippant quand j’y pense !
Ca s’appelle un teasing de dingue.
Et sinon, vous avez joué au loto après ça (pour payer les travaux mouhaha) ? Nan parce que là…
Non mais je n’ai plus qu’un rein par contre … 😛
Cela fait plaisir de lire le professionnalisme et la sympathie d’un agent immobilier. En tout cas, rien que la façade révèle de gros changements. J’ai hâte de connaître la suite… peut-être un jour 😉
Et oui cet agent était top et l’a d’ailleurs été tout du long. On en avait tellement vu qui ne faisait que courir après leur commission …
Merci à toi en tout cas et oui bientôt la suite … ou pas 😛
La suite, la suite!!!!! (et bravo, rien que pour la façade!)
Merci ! elle arrive !! dans quelques temps !! 😛
Et tout cas, la façade rénové donne très envie. Hâte de voir l’intérieur 🙂
Un jour, un jour … 😉
La belle ville de Bordeaux,une ville natale, et on parle d’une rénovation de maison … wow je pense que cet article est fait en entier pour moi, je participerai volontairement au commentaire… hâte d’entendre et de voir la suite. merci!!
Et j’imagine que vu votre profession vous voyez certainement de nombreux projets comme le notre 🙂
Je trouve votre projet très bien
Merci bien !
Bonjour Virginie,
Nous recherchons aussi depuis un moment mais difficile de se faire une idée du prix en ce moment.
Puis-je vous demander combien vous avez acheté ce bien et combien coûtèrent les travaux ?
François
Bonjour François, le marché immobilier bordelais est effectivement difficile et très fluctuant ! Nous avons acheté l’échoppe il y a plus de 3 ans, et malheureusement (ou heureusement, tout dépend de quel point de vue on se place !) les prix de la pierre ont encore augmenté. Ils tendent à se stabiliser néanmoins. Nous avons récemment vu une maison se vendre près de chez nous à presque 4900 euros du mètre alors qu’il y avait pas mal de travaux à prévoir… Pour le budget travaux, on dit en général qu’en construction c ‘est 1500 euros / mètre carré et en réno, 1000. J’espère que cela vous aidera, bon courage pour votre recherche de maison !
Bonjour, magnifique rénovation ! Nous aimerions recouvrir la façade notre maison de pierre de parements mais on voit de tout et des réalisations pas top.. alors que la vôtre semble très réussie… puis je vous demander le budget qu’il faut compter pour une une façade de cette grandeur (juste le réa de chaussée) un grand merci par avance pour votre réponse !
Bonjour Fanny, Merci pour votre message et les compliments sur notre rénovation, beaucoup de travaux mais ça valait le coup ! Concernant la façade nous avons simplement demandé à ôter le crépis pour faire apparaitre la pierre de l’échoppe. Je ne suis pas du tout en mesure de vous donner des informations sur les pierre de parements, un professionnel vous renseignera certainement beaucoup mieux que moi ! Bon courage pour vos travaux !
Merci pour vos conseils, c’est super ! Lors de mes travaux j’ai eu des problèmes, pour ma part c’était lié à l’étanchéité, au final je suis passée par un spécialiste de l’infiltration, et depuis tout est réglé, je n’ai plus aucun soucis, je recommande !