Ces jours d’après l’accouchement

Un petit bilan de ces jours d’après l’accouchement s’impose :

Déjà 3 semaines que mon utérus a expulsé son petit locataire (fin de la trêve hivernale, on l’avait prévenu).

Alors voilà, bébé fait ses nuits depuis 10 jours, je rentre enfin dans mes pantalons taille 36, je commence à m’organiser et je viens d’ailleurs de finir ma manucure – pédicure après avoir préparé un petit bourguignon pour le diner de ce soir…

Non. Évidemment que NON.

En vrai, j’ai beau être du genre organisé, ça n’a pas l’air d’être le fort de Babychat. Il dort n’importe quand, il a faim a des heures insensées (je ne peux sans doute m’en prendre qu’à moi même, visiblement ce petit coquin s’est habitué aux goûters nocturnes que j’avais instauré alors qu’il était encore au chaud…), il tête 3 fois 45 minutes en 3 heures (je vous laisse calculer le temps que cela me laisse), il râle 1h puis il pionce 4h d’affilé (probablement aidé par le gros bib que j’ai fini par lui filer quand au bout de la 4^ème tétée mes seins ressemblaient davantage à 2 vieilles Pom’potes vidées de toute substance qu’à des berlingots de lait concentré). Cela dit, il menace à tout moment d’avoir faim à nouveau…

Bref, j’ai un bébé de 3 semaines.

Et toujours un bébé de 30 mois (Après concertation avec Biquet, on a décidé de le garder aussi). Et oui, j’ai décidé d’allaiter (le petit, pas le grand, ni Biquet, hein). Non pas parce que c’est « le mieux pour votre enfant Madame » (phrase qui m’énerve prodigieusement, je n’ai pas allaité le premier et je ne crois pas être une mère indigne pour autant), mais par curiosité (ce vilain défaut que j’ai) (entre autres). Pour ne pas mourir idiote quoi… . Bon, je peux d’ores et déjà dire que je ne mourrai pas idiote, mais par contre ce sera surement d’épuisement. Parce que ce n’est pas VRAIMENT de tout repos… Enfin bref, si je suis encore vivante, je vous ferai un petit comparatif à l’occasion : nourrir ses enfants, avec / sans l’aide de ses nichons, le test.

DONC, JE N’AI PLUS UNE MINUTE À MOI.

Mais je voulais tout de même raconter ma life donner quelques nouvelles. Et témoigner. Anonymement bien sûr, mais je crois qu’il est temps que quelqu’un se jette à l’eau. Et raconte ce qu’il se passe vraiment après avoir accouché. Alors je me dévoue. Pour vous, futures mamans et jeunes primipares fringantes. Cela dit, c’est le moment de vous poser cette question avant de poursuivre la lecture :

Voulez-vous vraiment savoir ? Vous sentez-vous de taille à affronter cela ? Où voulez-vous garder encore un peu d’innocence et de légèreté avant de découvrir par vous-même l’effroyable vérité ? …

… Vous êtes encore là, bravo, c’est courageux. Mais vous avez raison ; après tout il faudra bien qu’il sorte.

Je ne parlerai pas ici de mon accouchement. Il s’est très bien passé et j’en tire même une petite fierté puisque j’avais choisi d’accoucher sans péridurale. (Même pas mal) (Faut pas croire tout ce que je dis non plus, hein). Non. Je vais vous décrire, en vrac, ces premiers jours post-partum.

Évidemment, cela n’engage que moi, chaque expérience est différente. Enfin, ne rêvez pas, il y a quand même des chances pour que vous soyez confrontée à certains de ces événements…

Donc, tout commence (par une grossesse, en général) – mais surtout :

Par une rencontre. Avec votre moufflet. Probablement la plus belle rencontre qu’il vous sera donné de faire. Love at first sight comme on dit chez les Rosebeef. Cela dit, ne culpabilisez pas si en découvrant votre rôti tout violet et dégoulinant de liquide amniotique vous n’avez pas immédiatement le coup de foudre : bébé vient de se faire l’équivalent d’une sortie spéléologique en apnée dans un gouffre aussi large que son poignet, n’importe qui serait un peu fripé après ça. Il y a même des chances pour que bébé ressemble à E.T. encore quelques temps, mais l’amour d’une mère étant aveugle, vous trouverez très vite que c’est le plus beau (c’est du moins ce que vous direz à tout le monde en priant intérieurement pour qu’il ne ressemble pas toute sa vie à Mister Bean)

Donc, pour la plupart d’entre nous, ces premières heures sont magiques et resteront inoubliables.

Mais voilà. Mère Nature – cette sale garce – s’est dit que ces litres de bonheur couleur guimauve méritaient une petite contrepartie – comme si l’accouchement n’était déjà pas suffisant – (je soupçonne d’ailleurs que « Mère Nature » soit en réalité un gros bâtard misogyne et fourbe qui se fait passer pour une femme dans l’unique but de mieux les emmerder). Ainsi, cette merveilleuse rencontre n’est que le préambule de nombreuses découvertes dont on se serait bien passées, certaines gracieusement offertes par Mère Père Nature donc, mais pas uniquement : vous serez sans doute surpris de constater que dans ce moment si magique, le reste de l’humanité semble s’être ligué pour vous compliquer la vie… .

Petite revue des découvertes de ces jours d’après l’accouchement, qui se fera en plusieurs épisodes  : ne croyez pas non plus que j’ai le temps de tout écrire d’un coup…

Découverte N°1 :

les tranchées et les lochies (et leurs amis slip en filet et garnitures)

Il y a des chances pour que vous n’en n’ayez jamais entendu parler. C’était mon cas (pour le premier, croyez-moi j’ai bien retenu pour le second). J’avais pourtant suivi scrupuleusement les cours de préparation, lu tous les guides « Survivre à l’accouchement / J’ai un bébé pour les Nuls / Maigrir en 10 jours après l’accouchement – grosse arnaque au passage, je ne conseille pas -, mais aucun souvenir de ces Tranchées et de ces Lochies.

En même temps, qui aurait envie d’en parler ?! Mes oreilles saignent à chaque fois que je prononce ces mots. Sans déconner. QUI a trouvé le nom pour ça ? Ils ont fait un concours pour réunir les pires sonorités de langue française ou quoi ?! Encore un coup du bâtard misogyne pour que personne n’ose en parler sous peine d’extinction de la race humaine ?! Bref…

Je me souviens encore de la sage-femme qui m’a appris l’existence des tranchées. Le lendemain de l’accouchement. J’avais un peu mal au ventre. J’avais bien vu le stock de Doliprane et de Spasfon laissé par les infirmières (de quoi ouvrir une pharmacie), qui me demandaient régulièrement si j’en voulais d’autres (sans doute pour la franchiser), mais je pensais naïvement que c’était davantage destiné aux femmes ayant eu une épisio ou un accouchement compliqué. En gros, je ne me sentais pas du tout concernée, grosse couillonne naïve que j’étais. Sauf que le mal au ventre est devenu plus intense. Et puis carrément douloureux. Craignant une déchirure de l’utérus ou autre complication forcément gravissime, (j’ai un petit fond hypocondriaque, vous l’ai-je déjà dit ?) j’appelle à l’aide. La sage-femme à qui j’explique mes douleurs me toise d’un air dubitatif : « Eeet beh oui ! ce sont les tranchées ! » …

« Les quoi ?! Les tran…chées ? Les tranchées ?! … genre les tranchées de 14-18 à Verdun ?! Ah mais non impossible Madame ! La guerre moi je viens de la faire. Mon accouchement, c’était hier !! ».

– Silence mi-gêné / mi – « mais qui est ce qui m’a foutu une abrutie pareille » – . « Ah, on ne vous a pas dit… Je vous explique. Il faut bien que l’utérus reprenne sa forme normale, hein ? D’ailleurs, vous a-t-on parlé des lochies… ?! »

C’est donc là que j’ai découvert que l’on avait ENCORE des contractions après l’accouchement. Et qu’on appelait cela des tranchées. Et que l’on perdait ENCORE du sang quelques jours semaines après l’accouchement. Et qu’on appelait ça les Lochies, sorte de rançon exigée par cette connasse de Mère Nature pour nous avoir soulagé des règles pendant 9 mois.

Et que c’était POUR CETTE RAISON que l’on nous demandait de venir avec ces fameux slips en filet. Pour pouvoir y insérer les non moins fameuses garnitures gracieusement fournies par la maternité !!

On en parle des garnitures d’ailleurs ? Essayez de vous mettre un matelas pneumatique dans la culotte pour voir si ça tient. Les garnitures, c’est à peu près la même chose. Une sorte de serviette hygiénique géante et pas du tout efficace. Un truc énorme, rectangle – à peu près 21 x 29,7 cm sur 2 cm d’épaisseur – sans aucun « protège côté » bien sûr, ni même de collant pour le fixer au fond du slip. Alors, à votre avis, ça tient combien de temps en place avant de glisser sur un côté ? Hein ?! Sachant qu’évidemment ce n’est pas du tout le moment ou vous avez le minou qui gratte ni l’envie de vous tortiller dans tous les sens. Donc, une fois sur deux, votre garniture va glisser sur le côté, et vous aurez eu le temps d’en foutre partout avant de vous en rendre compte.

Personnellement j’ai mis le peu d’amour propre qu’il me restait de côté et j’ai carrément demandé à Biquet de me ramener des couches adultes. Mes premières Tena ! Tellement chic ! Mais bien plus pratique.

C’est en général à la fin de cette première journée que votre famille chérie débarque.

Vous avez donc probablement dormi moins de 37 minutes en 48h, vous êtes en couche avec les seins à l’air (on tente l’allaitement Madame?! c’est ce qu’il y a de mieux pour votre enfant vous savez) ; et on vient de vous expliquer que vous allez encore en chier quelques jours. Alors… heureuse ?!

Voilà. Ce que l’on peut dire sur ce premier jour d’après l’accouchement. Et là, il y a des chances pour que vous ayez déjà envie de prendre vos clics et vos clacs, remettre bébé au fin fond de votre utérus et repartir très vite chez vous. Mais c’est trop tard. Alors préparez vous plutôt pour de futures découvertes… aussi magiques que merdiques, pour certaines. Mais sous peine de décourager toutes les mères en devenir, surtout ! Ne le dites à personne…  😉

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P.S. : Hey psssst… En vrai, Tout ça n’est rien comparé au bonheur de tenir son bébé dans ses bras, croyez-moi 😉

Et pour retrouver les autres joyeusetés du post-partum, c’est ici :

Découvertes #2, 3 et 4 : Votre nouveau corps, les « petits désagréments », la pudeur ?!

Découverte #5 : Le baby-blues

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