Sujet brûlant. (Surtout pour les poubelles) Le travail et l’IA. Beaucoup trop de questions et pas assez de réponses, en ce qui me concerne. Par exemple : « Qu’est ce que je vais foutre pendant encore 23 ans minimum alors que l’IA est déjà en train de prendre ma place au boulot ? » Ou encore : « Maintenant qu’on n’a plus besoin de Google pour répondre à nos questions, que va-t-il advenir de l’économie de la création et de l’acquisition de trafic ? » Ou même : « Est-ce que je ne devrais pas inventer le métier de « rédacteur de prompts ChatGTP » histoire de ne pas me retrouver sur le carreau dans 5 ans, comme beaucoup de travailleurs du digital ? »
L’IA bouleverse le monde du travail
Et les perspectives, au moins dans le digital, me paraissent assez peu réjouissantes. Qui peut croire que « la créativité humaine ne sera jamais remplacée par la machine », quand il s’agit de créer des images pour les 15ème soldes de la saison ou de rédiger des posts Linkedin pour vendre… du conseil pour rédiger des posts Linkedin ?!
Mais vous avez vu ? On dirait qu’Elon et ses petits copains viennent de se rendre compte de l’énormité de ce qui arrive avec l’intelligence artificielle. Ils ont enfin du ouvrir un bouquin (1984, Le meilleur des mondes… ?) ou plus probablement retomber sur Terminator et son Skynet (petit nom d’OpenAI pour les intimes.) Voilà qu’ils lancent des pétitions pour stopper net les avancées de l’IA. Bientôt la cagnotte Leetchi. Bon, personne n’y croit, mais qui sait, peut-être va-t-on revenir en arrière. Ce serait sans doute souhaitable, quoique… Après tout, je veux bien qu’on me paye pour poser des questions à un robot, moi. Pas sûre que ça dure, par contre…
» Enfin, il faut s’adapter, c’est merveilleux le progrès ! «
Me souffle-t-on dans l’oreillette. Hmmm… Un bon conseil qui vient souvent de mêmes, ceux qui ne sont pas concernés, en résumé. Comme toi par exemple qui te la coules douce depuis tes 60 piges, qui t’insurges de ne plus pouvoir chauffer ta terrasse en plein hiver, ni remplir ta piscine quand il fait 45 et qu’il y a des restrictions d’eau partout (Oui, on sait que tu le fais quand même petit filou ; t’es bien le premier à râler sur ces smicards qui profitent du système mais pas le dernier à te vanter quand c’est toi qui gruges, hein !) Mais bon, t’as raison, qu’on est con, on a juste à s’adapter ! Tu me diras, on commence à avoir l’habitude. On s’est adapté au confinement et au masque pour toi, on va bien devoir s’adapter au 45-50 degrés et au changement climatique un peu à cause de toi ; alors oui quoi, on devrait pouvoir s’adapter à l’IA.
Et du coup, on va faire quoi, comme métier ?!
Comme me le faisait remarquer une « Maman d’école » : ce n’est pas l’IA qui fabriquera ta baguette, fera pousser les légumes ou ira chercher ton gosse à ta place. Pas faux. Croyez-moi, il y a plus de bon sens à la sortie des écoles que dans beaucoup de réunions d’entreprises de la Start-up Nation, mais ce n’est pas le sujet. Le fait est que l’IA ne nettoiera pas la rue devant chez nous, ne ramassera pas noss poubelles, n’apprendra pas à lire et écrire à nos mômes, ne fera pas leurs vaccins non plus. Et si ça devait arriver, priez pour être mort plutôt que de voir ça.
Il y a donc encore des métiers d’avenir. Ouf, sauvés.
Dommage pour ceux qui sortent des écoles de commerce, de finance et assimilés, ce ne sont sans doute plus sur ces formations qu’il faut miser… Alors, comment le monde du travail en France va-t-il évoluer dans les années à venir ?
Je n’ai pas de boule de cristal. Que des intuitions et un point de vue peut-être un poil désabusé. Donc, je me raccroche aux études, et notamment à celle que CVapp vient de sortir. Intéressante, notamment cette infographie consacrée aux emplois les plus demandés par les diplômés et les non-diplômés, qui met en exergue les différences sur le marché du travail et les secteurs qui recruteront le plus d’ici 2030.
Or, selon les données du Ministère du Travail himself, c’est dans les secteurs qui n’exigent pas de diplôme spécifique qu’il y aura le plus d’opportunités, de « métiers d’avenir ». Tiens donc. Je ne sais pas si c’est une bonne nouvelle pour les sept millions de jeunes qui devraient commencer à travailler chaque année ; mais pour mon loulou qui répète qu’il en a (déjà) marre de l’école, c’en est peut-être une.
Parmi les secteurs dit d’avenir, donc ; on note par exemple, les professions d’agent d’entretien, d’aide-ménagère, de chauffeur et d’ouvrier qualifié. Il est précisé toutefois que « ces postes moins attrayants peuvent entraîner une offre supérieure à la demande et les recruteurs peuvent avoir des difficultés à trouver le candidat idéal. » Ah bon ? Étonnant ! Il ne manquerait plus qu’ils recrutent des travailleurs sans papiers, ceux qu’on veut bien juste pour faire le sale boulot mais surtout pas pour le reste, tiens.
Autre info notable : environ 760 000 recrutements par an sont prévus jusqu’en 2030, principalement pour remplacer les départs des chanceux qui vont en avoir une, eux retraités. Et, parmi les professions les plus demandées, figurent notamment les enseignants, les chauffeurs, les aides-soignants, les infirmiers, les sages-femmes. Re-tiens-donc. À croire qu’on serait mal sans eux ?
Autres métiers d’avenir, surement moins indispensables que les précédents mais sans aucun doute mieux payés…
(Plus personne ne bondit en lisant ça et c’est bien dommage, j’en fais donc un titre, allez hop, voilà.) Donc. Les responsables des services administratifs, comptables, cadres commerciaux, agents de maintenance spécialisés et autres informaticiens ; seront autant de professions qu’il faudra aussi remplacer pour cause de retraite anticipée (c’est à dire avant 70 ans.) Mais ne rêvez pas trop non plus : ChatGpt a un meilleur CV, et fera sans doute ce boulot aussi bien voire mieux que vous.
Il y a pas mal d’autres infos dans l’étude. Par exemple : « l’accès à un poste de cadre en France est aujourd’hui réservé aux personnes diplômées, contrairement à ce qui se faisait dans le passé, quand pas moins de 41 % des cadres n’avaient pas de diplôme« . J’ai trouvé ça assez dingue. J’avais plutôt tendance à penser qu’on encourageait l’égalité des chances, mais non. Pas de bras, pas de chocolat. Il va donc falloir que j’annonce la mauvaise nouvelle à Loulou, ce sera des études et des diplômes sinon rien. Lui qui se voyait déjà arrêter l’école à la Grande Section pour aller cueillir des fleurs ou faire des dessins.
Cherry on the cake, les métiers de l’art et du divertissement seront ceux où il y aura de moins en moins d’embauche. Ici aussi, remplacés par l’IA. Et voici un superbe roman de Monsieur Chat Gpt, ici un tableau monumental du grand Mid Journey, et enfin, un film tourné, réalisé et produit par O. PenAi…
Wahou. On a hâte.
Rhooo… mais quel avenir réjouissant, non ?
À propos d’épanouissement, la conclusion de l’étude n’en manque pas (d’à propos, pas d’épanouissement) (on voit ceux qui suivent et les autres) « Dans un monde du travail de plus en plus compétitif, s’orienter vers des professions où les places sont plus nombreuses, en se concentrant sur des domaines tels que les soins aux personnes âgées, la technologie et l’éducation, est un bon point de départ pour s’assurer une carrière plus épanouissante et offrant de meilleures possibilités pour l’avenir. »
Hmmm. Torcher des vieux, gérer des classes surchargées ou développer des algorithmes…. Ne le dites à personne, mais quelque chose me dit que ces 3 secteurs ne mènent pas exactement au même degré d’épanouissement. Et surtout pas au même niveau de salaire… Non pas que les deux soient liés, mais un peu quand même, on ne va pas se le cacher……
3 comments
Bon bah j’ai plus qu’à me reconvertir… ^^
Y a plus qu’à effectivement 😉 « Dresseur d’intelligences artificielles » c’est peut-être ça, le métier d’avenir 🙂
les métiers du soin à la personne resterons je pense pour un moment irremplaçable