Loin de moi l’idée de faire de ce blog un guide touristique es Bordeaux.
Cependant, en explorant les statistiques – dans l’unique but d’encore et toujours mieux servir les attentes de mon fidèle lectorat – (je serais pas mal en politique non ?), j’ai découvert avec étonnement que « Resto Bordeaux » faisait partie des requêtes les plus fréquemment tapées dans la barre de recherche du site…
J’ai aussi constaté que certains visiteurs étaient venus chercher des informations sur des sujets aussi originaux qu’inattendus, et tapaient des mots-clés tels que Femme libre qui cherche mari, Dormir dans du bordeaux ou Aimer les fringues moches. Quelle tristesse que d’imaginer leur déception en découvrant la laconique réponse du moteur : Sorry, but nothing matched your search terms… . Cette intolérable situation ne pouvait décemment perdurer, j’ai donc décidé d’y remédier immédiatement.
Entre les restaurants, l’alcoolisme passif, le libertinage ou le mauvais goût, je ne vous cache pas que le choix de ce premier article-réponse fût cornélien. Mais il se trouve que Biquet et moi avons en commun ce penchant pour la bonne bouffe. Et que nous vivons à Bordeaux. Et si j’ai bien quelques éléments concernant les autres problématiques, j’ai tout de même plus de matière pour disserter sur les bonnes adresses bordelaises dans un premier temps. Aux originaux qui veulent faire une sieste dans une piscine de rouge ou échanger leur conjoint, je ne saurai que vous conseiller de consulter les recommandations de notre ami GoOoogle, qui lui, ne vous jugera pas (contrairement à moi).
Revenons donc au sujet qui nous intéresse pour le moment : l’échangisme les bons restos de Bordeaux. Biquet et moi avons pris l’habitude de nous offrir – et de nous faire offrir – des soirées gastro(nomiques) en amoureux. Plutôt qu’une montre qui donne le nombre de calories brulées quand on monte un escalier – au cas où le fait de le savoir fasse maigrir plus vite -, nous avons opté pour les plaisirs éphémères du palais, et avons ainsi pu tester quelques restaurants étoilés de la région bordelaise. Pas tous – c’est notre objectif – (pour l’an 2054) (ainsi que de gagner au loto), mais quelques-uns.
Parmi eux, ce sont ces 3 là qui nous ont le plus touché jusqu’à présent (et qui ont aussi parfois bien ému le porte-monnaie, avouons-le). Si vous cherchez un (très) bon resto à Bordeaux pour une soirée exceptionnelle, allez-y les yeux fermés.
La Grande Maison – Restaurant 2 étoiles – Chef : Pierre Gagnaire
Le cadre et la mise en condition : 10 / 10
La découverte démarre avec le lieu, extraordinaire. Au sein de l’institut culturel de Bernard Magrez, un peu planqué dans un quartier résidentiel – là où l’on ne s’y attend pas -, le restaurant porte parfaitement son nom de « Grande Maison ». Je n’ai aucune notion architecturale mais j’ai eu la sensation de faire un bond dans les années 20. Ambiance feutrée d’un petit salon ancien, musique jazz discrète, je n’aurai pas été étonnée de croiser Léo et Kate dans ce décor digne d’un fumoir du Titanic – l’iceberg en moins -.
La flatterie des papilles : 10 / 10
Question cuisine, j’ai été subjuguée. Oui, rien que ça. J’étais bien la première à trouver ridicule l’association cuisine / émotions (non mais depuis quand tu peux être émue par un risotto ?!), et bien j’ai compris mon erreur ce jour là. Non seulement c’était beau, c’était évidemment bon, mais c’était aussi… troublant. Oui, troublant, de justesse des associations, et d’adéquation avec… la saison. Non non, je ne suis pas en train de singer le jury de Top Chef, j’ai réellement retrouvé des goûts « d’hiver », qui ont ravivé des souvenirs d’enfance. Je n’avais par exemple plus goûté d’airelles ni dégusté de chevreuil depuis peut-être 20 ans, et j’ai réellement été émue de retrouver ces goûts, comme on peut l’être en retombant sur une odeur familière oubliée. Une madeleine de Proust, ou plutôt une airelle Virginie Delage en l’occurrence. L’occasion de me rappeler que ma mère était véritablement une cuisinière hors pair (et que je n’ai à priori pas hérité de ce don).
La douloureuse : 4 / 10 (€€€€)
Soyons francs, si c’est de loin le meilleur restaurant qu’il m’ait été donné de découvrir, c’est probablement celui qui a fait le plus de mal au compte en banque. Les menus sont assez chers (de 145 à 195€ – déjeuner plus accessible toutefois -), et je ne parle pas des boissons, dont on se garde bien de vous donner le prix. « Ces Messieurs-dames prendront-ils un apéritif ? – tu penses Hortense, envoie un peu le champ’, c’est fête aujourd’hui » ! Or il se trouve que j’ai tiré le gros lot en choisissant mon cru. Biquet a failli s’étrangler devant la douloureuse avant d’aller rapidos à la banque souscrire un crédit à la conso pour régler ma petite coupette facturée… 45 euros. Aehem. Prochaine fois je prendrais un Oasis, promis.
La Grande Maison de Bernard Magrez – 10 rue Labottière, 33 000 Bordeaux
Le Pavillon des Boulevards – Restaurant 1 étoile – Chef : Thomas Morel
Le cadre et la mise en condition : 7 / 10
Le cadre n’est pas ici ce qu’il y a de plus notable. Pour tout vous dire, je passais régulièrement devant l’établissement, et j’avais même imaginé que derrière le tapis rouge et la pergola se trouvait plutôt une sorte de… club privé – #YouknowwhatImean. A l’intérieur, tout est blanc, on peut difficilement faire plus épuré. J’imagine que l’été, la terrasse vient contrebalancer ce côté légèrement aseptisé, mais nous l’avons testé en hiver. Cela étant, la froideur de l’environnement a vite été oublié dès les premiers plats posés sur la table.
La flatterie des papilles : 9 / 10
Ce n’était pas le premier restaurant étoilé que je faisais – calmez-vous, je n’en ai pas fait des dizaines non plus -, mais c’est clairement la première fois que j’ai compris ce qui distinguait un étoilé d’un « bon resto ». Nous avions pris le menu dégustation, 7 plats et des amuses bouches ; et même si les portions étaient petites, on n’a pas eu envie de se faire un Mac Do en repartant, croyez-moi. Tout était absolument divin. Mention spéciale pour le tartare de dorade et le pigeonneau, un régal absolu.
La douloureuse : 6 / 10 (€€€)
Question budget, on n’est évidemment pas sur du premier prix, mais cela me semble très correct pour un restaurant de cet acabit : 95€ pour le menu dégustation en 7 plats. Comme souvent, ce sont les boissons qui alourdissent la note. Hors de question de boire de la Badoit, nous avions donc opté pour l’accord mets-vin : l’occasion de découvrir qu’un plat peut révéler un vin, et inversement. Seul petit bémol lié à notre inexpérience des grandes tables, lorsque le sommelier est venu nous proposer les « vins de dessert » pour accompagner les derniers plats sucrés, nous avons euphoriquement répondu ouiii sans penser un instant qu’il s’agissait de vin cuit, dont on ne raffole pas. J’ai quand même bien tout bu mon verre (faut pas gâcher), puis j’ai failli danser la carmagnole en allant chercher mon manteau au vestiaire, oubliant au passage… mon dessert.
Le Pavillon des Boulevard -120 rue de la Croix de Seguey, 33 000 Bordeaux
Le Saint James – Restaurant 1 étoile – Chef : Nicolas Magie
Le cadre et la mise en condition : 10 / 10
Direction les hauteurs de Bouliac, à quelques minutes de Bordeaux. Très réputé dans la région, le cadre vaut à lui seul le détour ! Nichée dans les vignes, accolée à un hôtel d’architecture moderne, la salle du restaurant – quasiment entièrement vitrée – procure une vue à couper le souffle : d’abord les vignes, puis au loin la Garonne et enfin les lumières de Bordeaux. Au milieu du diner, l’équipe les éteint quelques instant pour nous laisser profiter du spectacle. Bluffant.
La flatterie des papilles : 7 / 10
J’aime bien les crevettes, mais je dois dire que les manger vivantes ne me serait jamais venu à l’esprit. Ami vegan, assis toi donc (je t’autorise même à quitter cet article, qui de toute façon ne doit guère te plaire, sachant que la suite ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices). Car la crevette, nous l’avons dégustée… crue. Et même que c’était bon. Très bon. Tout comme le boeuf, le Saint Pierre, et le canard… Ah non le végétarien au fond là ! Ne te plains pas, je t’avais prévenu : c’est une vrai boucherie.
La douloureuse : 5 / 10 (€€€)
Il se trouve que c’est le Père Nowel qui nous avait invité. Mais rassurez-vous, ça ne m’a pas arrêté, je me suis donc renseignée et j’ai eu la confirmation que Papa Noël était fort généreux… ! Je compte bien faire appel au même fournisseur cette année d’ailleurs. Même si le menu reste relativement accessible (115€), ce sont encore une fois les boissons qui plombent la note. La solution ? Y aller quand on est enceinte. Ou rester sobre, remarquez. C’est marrant, je n’y avais même pas pensé.
Le Saint James – 3 place Camille Hostein, 33 270 Bouliac
Si vous êtes arrivés jusque là, j’imagine que vous n’avez plus qu’une envie… en savoir plus sur ces folles requêtes qui mènent au blog. Ou celles que l’on tape directement sur le site. Un jour je vous raconterai tout ce que mon ami Google me dit de vous. Ahaha c’est inquiétant n’est-ce pas ! D’ailleurs, ce n’est pas toi, là, qui aime le moche ?! Meeeuh non, je plaisante. Ne soyez pas inquiets. Aucun moyen pour moi d’en savoir plus. Je ne peux que rire (ou pleurer), en voyant ces quelques mots clés. Vous pouvez continuer à taper n’importe quoi sur la barre de recherche, me faire passer des messages subliminaux, m’insulter ou me faire une déclaration enflammée, aucun risque que vous soyez identifié. D’ailleurs, si c’est vous qui cherchez une minette bonne à marier mais-quand-même-un-peu-ouverte-quoi, ou qui cherchez discretos un moyen de continuer à picoler en dormant, vous connaissez la chanson… continuez de chercher, planqué derrière votre PC, mais surtout… ne le dites à personne !
22 comments
Ils sont tous un peu chers en effet, ce qui est normal vu que c’est des restaurants tenus par des chefs connus. Ils donnent tous envie.
Ah ça oui, c’est pas donné. Mais vraiment, – quand on peut se l’offrir (ou se le faire offrir), et qu’on aime bien manger; ça vaut vraiment le coup ! A ce niveau c’est presque de l’art !
non mais là c’était le moment de faire un article sponsorisé !!!! alors effectivement,ça donne envie, mais là tout de suite, je vais attendre un peu. nous on est allé « chez mimi » un resto italien très très bon, mais pas du tout étoilé. on s’en est tiré pour 100 € à 4 , ouf ! c’est ça le problème quand les enfants grandissent : ils viennent avec toi au resto !!!
Ah mais il était sponsorisé ! Par la famille toute entière 😛 A force de râler sur les cadeaux matériels qui finissent au fond du placard (quand il reste de la place ^^), j’ai obtenu gain de cause 😉 Mais effectivement, amis restaurateurs; si vous passez par là et souhaitez sponsoriser le prochain, sachez que je suis toute disposée à venir tester votre établissement.
Et nous les restos, c’est SANS enfant; ce qui rend ces soirées encore plus attrayantes 😉
Evidemment, tu m’as donné envie de filer direct à Montparnasse choper le dernier train direction Bordeaux. Je te ne remercie pas 😉 Non sérieux, comme toi, j’adore les (très) bons restos et pour y aller au moins deux fois par an, j’opte systématiquement pour les formules déjeuner plutôt que dîner. C’est la seule solution pour que je puisse continuer d’honorer mon crédit immo….
Ah oui pas bête ! C’est vrai que les formules midi sont toujours plus accessibles ! Il faudrait qu’on y pense …
On a fait Pierre Gagnaire et c’est vrai que malgré le prix on s’est régalés !! Ça vaut le coup de mettre la main au porte monnaie !!
Ce n’est effectivement pas donné, mais ça vaut un gros concert et j’en garderai un souvenir ému !
Tu es le diable personnifié ma parole! Je suis allée à Bordeaux il y a plus de 10 ans pour voir une amie: j’y ai passé trois jours complets à arpenter la ville sous toutes ces coutures! Ma copine est une dingue de tourisme, j’avais les pieds en sang à la fin du week-end! A l’époque, ma pote était encore étudiante et elle n’a pas voulu dépenser d’argent pour le resto, j’étais dégoutée! Il faudra que je revienne!
Et bien voilà, le prétexte est tout trouvé 😉 Viens vite qu’on se fasse payer le resto (vu ma notoriété je pense pouvoir t’inviter à la Brioche Dorée au moins) 😉
Bordeaux fait partie des villes que j’ai très envie de découvrir et grâce à ton article je vais noter quelques petites adresses.
Ton blog est une chouette découverte en tout cas, à bientôt, Marie.
Merci beaucoup ! Et je réponds toujours, même 4 ans plus tard ahah :-p Bon resto en retard alors 😉
Je confirme, ces restos étaient excellents 😉 Vivement qu’on puisse y retourner….
Quand tu veux chéri 😉
Bonjour, j’ai eu l’occasion d’aller au Saint James et le repas était juste divin ! l’addition un peu moins car j’invitais madame mais nous nous sommes régalés !
Si vous recherchez un restaurant un peu plus accessible qui se trouve pas loin de Bordeaux, je peux recommander le restaurant beychac et caillau, où l’on mange bien et pour moins cher. Toutefois, j’ai hâte de découvrir la grande maison ! On a réservé pour le réveillon de Noël.
Je testerai ce restaurant à l’occasion ! Merci pour le conseil 🙂
Un très bon restau pour les gourmands c’est le restaurant beychac et caillau, je vous le recommande !
Et bien visiblement ce restaurant bordelais fait des émules… Ou de la pub ?!
Je suis allée dans quelqu’uns de ces restos et c’était vraiment très bon.
Si vous êtes aussi de passage sur le bassin d’arcachon vous pouvez vous arrêter à la coorniche, effet wahou assuré… !
Ah oui, la Coorniche au Pyla je connais bien, j’ai eu une demande en mariage là-bas 😉 Effectivement ce resto fait partie des plus belles vues du bassin d’Arcachon, rien que pour ça ça vaut le coup de s’y arrêter !
Merci pour cet article complet! Je te recommande vivement le brunch bordeaux tu ne seras pas déçu 🙂
C’est noté ! Surtout qu’il n’est pas évident de trouver un bon brunch à Bordeaux je trouve… Merci pour le conseil !