Être enceinte, c’est… extraordinaire.

Chaque jour je mesure la chance que j’ai de porter la vie. Chaque jour, je m’émerveille de sentir les petits coups de mon bébé. Chaque jour, je m’extasie devant ce que le corps humain – féminin – peut faire au cours de la grossesse. Je regarde ce corps évoluer, s’adapter, se transformer, pour faire un nid douillet au petit prince qu’il abrite… OK, ok. Allez, on arrête les violons. 

Parce que dans les faits, je dirais aussi que chaque jour, je subis un peu plus ce corps. Je le regarde se transformer, se déformer. C’est vrai qu’un ventre de femme enceinte, c’est magnifique. Tout le monde le dit. Mais c’est marrant, parce que je n’ai jamais entendu personne dire :

« Que c’est beau ces cuisses de femme enceinte ! Et ces hanches; du 56 non ?  Oh, et ces fesses … pleines de jolis capitons… tellement cute ! ».

Hmm, non. Personne n’oserait.

On ne va pas se mentir.

Même si c’est le plus beau cadeau que la vie puisse nous faire ; la grossesse n’est pas exactement la période la plus facile à vivre. D’un, le corps qui a à peine 9 mois pour fabriquer ce petit être, a de fait acquis les pleins pouvoirs et donc tous les droits pour y parvenir en temps voulu. Y compris celui de vous faire un mal de chien. Ici, on parle de résultats, pas de moyens. De deux, la nature se moque des canons esthétiques modernes. Le corps s’adapte pour le bébé, pas pour les standards dictés par les magazines féminins. Bébé a besoin de gras ? pas de soucis, il reste un peu de place sous la fesse gauche. Bébé risque d’avoir froid ? OK je renforce la bouée, tiens je vais en mettre dans le dos aussi; au cas où.

– Oh, et petite info au passage : le corps n’assure que très rarement de lui-même la remise en état des lieux après la production, hein. Si vous n’en voulez plus, à vous de trouver comment vous débarrasser de la réserve de gras et de la bouée, donc –.

En résumé, oui, une femme enceinte a généralement l’air épanouie; mais non, la grossesse n’est pas toujours si épanouissante.

Chaque grossesse est certes différente. D’une femme à l’autre ; et même d’un enfant à l’autre, les sensations peuvent varier du tout au tout. Certaines sont effectivement incroyables, extraordinaires, fabuleuses … ! Et d’autres … beaucoup moins.

Rares sont les femmes qui ne connaissent aucun désagrément.

On ne sait juste pas sur quoi on va tomber : Nausées ? Malaises ? Douleurs ligamentaires ? Sciatique ? Sautes d’humeur ? Diabète ? Varices ? Vergetures ? Ou encore les très glamours Hémorroïdes ? Remontées acides ? Fuites urinaires ?! Voire, tout ça à la fois ??

Mesdames, faites votre choix ! Oh, ne vous en faites pas si vous ne trouvez rien qui ne vous convienne dans la liste ; il y aura forcément quelque chose pour vous… . Il n’en reste pas moins que même pour les chanceuses qui ne connaissent aucun de ces petits maux  – personnellement je n’en connais aucune –  ; la grossesse reste une période particulière dans la vie d’une femme, qui mérite toutes les attentions. Toutes. Tou-toutes (première fois, toutoutes…)

Et, sauf si vous avez prévu de concurrencer votre Lapine Agripine  (6 portées de 3 lapereaux); il y a peu de chances que vous ayez des dizaines d’occasions de vivre une grossesse. On aura beau vous le répéter des centaines de fois, s’il y a bien une unique période pendant laquelle il est important de s’écouter, prendre soin de soi … c’est à ce moment là. Et pourtant, combien de Maman regrettent de ne pas avoir fait ci ou cela pendant leur grossesse ! Le temps passe très (trop !) vite, les conditions ne sont pas toujours propices… Il y aura toujours une bonne raison. Et avouons le, bien souvent; la plus dure à convaincre sera … vous même.

« Oulala mais comment ils vont faire au bureau ! » => OK. Dans quelques cas, cela peut se justifier. Vous bossez pour vous-même, votre mari, votre frère, votre meilleure copine, votre amant… ? Éventuellement, vous bossez dans une Très (Très !) Petite Entreprise… ? Vous êtes freelance, en CDD, en intérim, en stage ? Non ? alors, dites-vous bien que personne n’est irremplaçable (désolée, même pas vous), et que « l’entreprise » se passera de vos services -ponctuellement (ou pas, mais c’est une autre histoire)- sans problème. Évitez donc de faire du Nicolas S. en vous accrochant comme une moule à son rocher : que vous le vouliez ou non, il faudra bien que vous coupiez, autant en profiter dès les premiers jours. Faites plutôt comme François H. ; retirez-vous avec dignité.

 

« Je ne bosse plus donc il faut au minimum que je m’occupe des petits, de la maison, des courses, du ménage, du linge, de la bouffe (…) » => Bravo, vous venez de retrouver un job à plein temps ! Ah… la culpabilité d’être à la maison …  Dure à combattre n’est-ce pas ? Et il est clair que les petites réflexions du genre « Et alors qu’est ce que tu as fait de ta journée ? »/ « Ça va tu ne t’ennuies pas trop ? » ne nous aident pas vraiment à nous détendre. Pourtant, l’arrêt n’est pas fait pour nous permettre de briquer le parquet ou de finalement ranger le cellier (à moins que votre médecin soit de mèche avec votre mari), mais bien pour se reposer. Profiter. Et accessoirement, fabriquer un être humain. Je suis la première à avoir du mal à me poser, mais dans ces cas là; j’essaie de me rappeler que même avachie sur le canapé, à m’enfiler les Célébrations de Noël (note à moi-même : penser à racheter un cadeau pour Papi Marcel) en regardant le téléfilm de l’après-midi en 2 parties; je ne fais pas rien. Je suis probablement en train de créer un futur prix Nobel ou le nouveau Mozart. Et j’essaie de me convaincre que si la Maman de Jean-Claude Dusse s’était un peu plus reposée pendant sa grossesse, elle aurait peut être accouché d’un George Clooney.

Oh j’en profiterai quand il sera là => … LOL. Si vous vous dites ça, c’est forcément que c’est votre premier.

Pour ma part, ma première grossesse a été assez idéale; mais un contexte personnel particulier m’a empêché d’en profiter pleinement. Cette 2^ème grossesse est totalement différente : beaucoup plus de douleurs, malaises… mais des conditions bien plus propices pour s’occuper de moi et me faire chouchouter ! Alors cette fois-ci, j’ai décidé d’en profiter à fond.

C’est une chose de le décider, c’en est une autre de le faire.

Je fais la maligne à donner des leçons; mais j’avoue avoir le plus grand mal à me les appliquer. Je ne sais pas comment je me débrouille, mais je n’ai pas une minute à moi. Certes, je suis plus lente, j’ai mal partout, j’ai visiblement moins de neurones (ce matin j’ai fais 2 fois le tour d’un rond point avant de me rappeler quelle sortie était la bonne – sur un chemin que je fais tous les jours-); il me faut réellement 2 fois plus de temps pour accomplir la moindre petite tâche. J’ai donc l’impression de courir constamment; notamment après les trop rares moments où je peux profiter…

Vous l’aurez compris, j’écris autant cet article pour m’auto-motiver que pour en faire un guide à suivre  … ! Mais j’essaie. Je veux profiter de ces instants qui passent si vite. Je ne veux pas avoir de regret. Alors, pour commencer, j’ai fait ce que je fais de mieux : une liste. Une « to do list » même (on se défait pas si facilement de ses habitudes professionnelles…). Mais cette fois, c’est une liste d’envies, de mes envies… . Mes envies de de femme enceinte ! J’ai fais l’inventaire de ces petits plaisirs, ces indispensables, à s’offrir le temps de sa grossesse. J’en ai déjà réalisé une partie ; je compte bien profiter des semaines à venir pour accomplir les autres. Et je compte sur vous pour me souffler quelques idées !

Évidemment, certaines mauvaises langues appelleront cela des lubies de grossesse, voire même des caprices. Si c’est ce que vous entendez, ou même ce que vous vous dites; faites comme moi. Relisez la liste des désagréments plus haut, ajoutez les vôtres. Et dites vous que si vous le ne méritez pas maintenant, vous ne le mériterez jamais !

Oh, et si vous êtes la fameuse copine qui a pris en tout et pour tout 5 kilos, continué à faire du footing jusqu’au 8^ème mois, n’a jamais ressenti la moindre douleur, a accouché en éternuant et a perdu ses kilos (« et même plus hihihi ! ») en moins d’un mois ; effectivement, je n’irai pas jusqu’à vous dire que vous méritez vraiment toutes ces faveurs. Non. Parce que je suis jalouse. Et quoiqu’elles en disent, vos copines le sont aussi un petit peu :-). Alors, feintez au moins d’avoir mal au dos ou quelques nausées, avant d’annoncer les petits plaisirs que vous allez vous offrir. Et continuez de profiter de votre grossesse idyllique (et improbable !) en toute impunité, mais … ne le dites à personne !

… Et pour découvrir la to do list d’une grossesse épanouie, c’est par ici !

 

       

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